4 avr. 2020

LE NON CONFINEMENT DU SILENCE - RETOUR

    Par le biais de la fenêtre ouverte, le chant des oiseaux entre en communion avec le silence de ma demeure. De temps à autre, résonnent quelques vociférations motorisées. À part cela, le quartier respire l’apaisement. Les branches mûrissent en paix. A leurs extrémités, quelques pointes roses viennent déposer un baiser sur mon regard serein. Le ciel verse son nectar bleu sur ma main sèche. L’herbe boit son vert avec alacrité. Le nom de Christian Bobin filtre à travers cette harmonie. Son émerveillement, sa voix langoureuse et sa démarche rayonnante massent les épaules de ce samedi qui vit avec le confinement des sifflements hagards. Les oiseaux continuent de jouir de leur liberté. Ils respirent la quiétude des poètes qui respirent le velouté des roses. Au loin, un hibou laisse échapper son râle usuel. Sur la marée verte, les pétales des marguerites continuent de blanchir au soleil. Au cœur de son Creusot natal, Christian Bobin s’émerveille à la vue d’un geai. D’autres s’égarent dans la clairière, non loin de sa longère. Pendant ce temps, le ciel, doté de son encre bleue, écrit un poème sur les pages de mon silence non confiné. 

© Charles Lechesnier

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