6 avr. 2020

LE NON CONFINEMENT DU SILENCE - LE JOUR

   Déjà se fait jour, déjà se ressent l’odeur du matin. Un matin qui se dénude. Un matin qui caresse son bleu. Un matin qui se couche sur l’humus. À l’instar du silence, l’humus fait fi du confinement. Ce que je nomme jour est un naguère qui parle avec le présent. Le jour, contrairement à la nature humaine, ne s’affale pas dans l’abîme. Avec lui, je frissonne à l’idée d’enlacer le lointain dans l’espoir de l’unir au silence de ma chambre. Le jour hèle l’élégance du poème. Au cœur de l’aube, il se baigne dans la brume. Le jour ignore le langage du dehors. Il ne connait que la langue du silence bleu. Ce silence bleu n’oublie pas de m’adresser quelques bribes. Jadis, quelqu’un m’exhorta à ouvrir mes oreilles. C’est ce que je fais aujourd’hui en accueillant le jour. 

© Charles Lechesnier

1 commentaire:

Unknown a dit…

Le silence cher â Christian BOBIN. Belle réfexion poétique. Prenez bien soin de vous Charles.
Danielle L.