15 sept. 2015

FRAGMENT 14/09/2015

   L'instant n'est point heureux. Il ne l'est point lorsque tumulte il y a. Le tumulte est ce qui se fait alors que l'on peut l'éviter. On prône l'harmonie. On prêche la quiétude mais il y a autre chose. Je ne connais point l'instant heureux. Il y a une illusion. Il y a une illusion qui se reflète sur le sol. Illusion de septembre dans un crachoir. On injurie. On injurie la pluie qui est un parfum d'espoir. L'instant n'est point encore heureux car on laisse traîner les branches.

12 sept. 2015

FRAGMENT 11/09/2015

   Je ne suis pas ces êtres qui crachent le feu sur le pavé. Je suis ce fou. Je suis ce fou qui caresse le corps des peupliers pour ressentir ce qui s'est évaporé la veille. Je suis ce fou qui étreint quelques manuscrits. Au-delà des certitudes, il y a ces pavés que l'on ignore. Je suis ce fou qui ne veut point piétiner les branches.

11 sept. 2015

FRAGMENT 10/09/2015

   Les mots se perdent. Les mots peuvent aussi être blessure. Ils ne se cueillent pas toujours. Ils se contemplent aussi avec amertume. Au-dehors est une terre brûlée malgré le temps des fissures. Fissures sur un peuplier qui respire en silence même lorsque le macadam noie les dernières illusions. Les mots pendent. Les mots traînent sur la chaussée. On les piétine. On les raille. On raille ce qui honore la grâce et le silence. On les dit mièvres. On ramasse plutôt les mots qui arborent le cynisme. On les dit pragmatiques. Il n'y a ni mots mièvres ni mots pragmatiques. Les mots se lisent en silence.

10 sept. 2015

FRAGMENT 09/09/2015

   Je cède au silence d'un manuscrit froid qui peine à accorder protection à ce qui s'est perdu au milieu d'un après-midi de septembre. Un après-midi qui a épousé le mépris alors qu'il aurait dû enlacer ce qui se posait naguère sur les toits. Je cède. Je cède à ce silence tant raillé. Un silence liquoreux où l'on grave sa froideur sur chaque mot. Les mots ne sont pas froideur. Ils ne connaissent pas la froideur. Ils sont silence. C'est l'homme et la femme qui sont froideur. Ce sont eux qui, en chaque mot, extraient la noblesse pour leur léguer une froideur qui leur est propre.