19 févr. 2018

FRAGMENT 19/02/18

   Le soir est cette obscurité silencieuse qui s'offre à toi et sur laquelle trébuche ta voix en forme de lac. Tu éludes le murmure de ton précédent songe, préférant le scintillement de tes pas couverts d'encre verte. L'encre de René Char achève de faire vaciller ce morceau de ruisseau si cher à ton cœur. Ouvrant ton iris au soir, tu préfères la méditation vêtue par les balbutiements sporadiques du temps à la logorrhée calcinée de ceux qui martyrisent les lettres du dehors.

17 févr. 2018

FRAGMENT 17/02/18

   Une nuit rejaillit dans le reflet de la poussière froide. L'écriture s'offusque de l'amertume du silence. Tu recueilles la servilité de ceux qui manient le chant de l'incertitude, porté par la silhouette morigénée de ton ombre. Tu écris ta logorrhée détroussée sur ton carnet trempé par le parfum des rivières vertes. Tu prendras soin de jeter ta fissure au vent, lequel coule sa froideur sur un lit d'innocence.

6 févr. 2018

FRAGMENT 06/02/18

    Près de ton étang, près des roseaux d'espérance à la mousseline de silence, tu allonges tes dernières voix, lesquelles se dressent à la lumière éteinte de l'hiver. 
   De ton doux parfum ambre, tu exhales la mélancolie des rivières affalées sur leur ombre. 
    Vois ces bouleaux auprès desquels Armand Robin et Paul Eluard apprirent l'effondrement de la vive élégie avant de bâtir la morsure des lettres d'or.

FRAGMENT 06/02/18

    Tu salues la rivière ressuscitée avec sa crinière rousse d'automne. 
    Tu salues cette rivière qui boit le fluide frais de ton cher lointain avec ton rire transpirant l'amertume.   
    L'amertume joyeuse est cette main rajaunie qui recueille le vent suave de ton innocence. 
    Alors, tu salues aussi le banc trépassé au vert pelé, sur lequel tu t'assoies rasséréné.

5 févr. 2018

FRAGMENT 05/02/18

    L'aimé que tu nommes silence s'abandonne dans ta brume flamboyante et se délecte de cette liasse de mots s'échappant de tes murmures essoufflés. 
    Avec déférence, tu adresses un de tes écrits muets au matin indifférent aux iris trempés. 
    Peu importe, diras-tu. 
    Peu importe si le matin se contente d'honorer les minois dont le rire n'est que fumisterie.
   Ce qui compte, c'est cette toujours-brume pétrifiée sur une toile unie au mur que tu salueras incessamment.