3 sept. 2014

FRAGMENT 03/09/2014

   Au loin, on laisse les chênes vieillir en paix. On laisse aussi les feuilles sur la marée verte. Qu'importe si un gouvernement tombe. Ces gens-là ne parlent des chênes que pour quelques liasses. On affirme qu'ils ont le monopole des idées. On parle d'un chemin qui mène vers la gauche. On parle d'un sentier qui mène vers la droite. On parle aussi d'autres chemins où traînent des baïonnettes. Balivernes ! Le chêne n'est point rouge ou bleu. Il n'est ni rose, ni mauve, ni orange. Il se nomme nature. Il n'adore point les idéologies. Il n'est qu'un souffle du passé qui respire ardemment le présent. Le chêne n'est point politique. Le chêne n'est qu'un parfum de nostalgie que respirent les hommes qui ont appris à sourire au vieil automne de leur enfance. On laisse vieillir les enfants qui, martyrisés par leurs semblables, ont épousé l'automne. Ils ne sont plus les enfants de leurs semblables. Ils sont les enfants d'automne.

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